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2024 : l’Oscar du film inclusif

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Bientôt, les critères esthétiques et artistiques ne suffiront plus pour remporter l’Oscar du meilleur film, a annoncé, ce mardi 8 septembre, l’Académie des Oscars. Les films qui ne répondront pas aux standards de diversité ne pourront être retenus pour l’Oscar du meilleur film.

L’annonce a fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux et dans le milieu du cinéma ; on y a tout de suite vu une menace pour la liberté de création artistique. D’autres se sont mis à lister les films qui n’auraient pas pu avoir l’Oscar dans le passé si ces règles avaient existé.  Mais qu’en est-il vraiment ? Les réalisateurs devront-ils faire passer ces règles avant leur art et leurs histoires ? Devront-ils choisir leurs acteurs en fonction de ces critères ? 

Le plus inclusif possible

Afin de promouvoir un cinéma plus proche de ses publics et plus inclusif, l’académie des Oscars vient de publier ces nouvelles règles qui entreront en vigueur en 2024. Pour pouvoir prétendre à l’Oscar du meilleur film, une œuvre devra inclure des acteurs et collaborateurs issus de minorités sous représentées dans au moins deux des quatre grandes composantes de sa production : création, acteurs, réalisation et promotion.

Il s’agit d’employer au moins 30% d’intervenants issus des communautés noires, LGBTQ+, océaniennes, latinos asiatiques ou encore présentant un handicap.

L’industrie hollywoodienne, qui s’inspire d’une initiative similaire appliquée au Royaume-Uni pour les BAFTA, cherche ainsi à rétablir un déséquilibre dénoncé notamment par le mouvement #OscarSoWhite mais aussi de prendre le pas sur l’action politique… Au risque, selon certains, de figer les thématiques et l’expression artistique en écartant les sujets autres qu’inclusifs

Diversité en coulisses

Comment, alors, concilier ces standards avec la libre créativité propre au septième art ? Un film historique pourrait-il encore briguer cette distinction ?

De l’avis même des personnes concernées par ces nouvelles règles, les critères sont en réalité assez faciles à satisfaire et ne devraient pas modifier considérablement l’état actuel d’une industrie déjà profondément multiculturelle. En scindant la production en différents métiers (création, présence à l’écran, réalisation, promotion) la diversité peut intervenir en coulisses au sein des équipes techniques ou de promotion, sans nécessairement s’imposer à l’écran. Certains pourront même regretter que l’on puisse satisfaire à ces quotas en maintenant les minorités à des postes subalternes qu’elles occupent déjà.

En ce sens l’industrie hollywoodienne ne fait que suivre un mouvement plus large déjà initié dans l’univers des entreprises par de nouvelles pratiques de management.

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